10 choses à ne SURTOUT pas dire à une personne bipolaire !

10 choses à ne SURTOUT pas dire à une personne bipolaire ! - Bipolar disorder harmful words warning

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À proscrire sans détour : “C’est dans ta tête”, “Fais un effort”, “Arrête tes médicaments”, ces phrases minimisent, stigmatisent ou s’immiscent dans le soin médical. À la place, on valide les émotions, on offre un soutien concret et on respecte le cadre thérapeutique. Lors d’un reportage en hôpital de jour, un psychiatre m’a glissé une phrase que je n’ai jamais oubliée : “Les mots sont des posologies sociales”. Elle m’accompagne ici.

En bref

  • Éviter la minimisation et la culpabilisation ; préférer la reconnaissance des vécus (“Je t’entends”).
  • Ne pas commenter ni juger le traitement ; toute décision relève du patient et de son équipe de soins.
  • Privilégier l’écoute active et des aides concrètes (logistique, rendez-vous, repas, sommeil).
  • En cas de danger, passer à l’action : 3114, 15 ou 17 selon l’urgence, et ne pas laisser la personne seule.

Comprendre pour mieux parler

Plus qu’une saute d’humeur

Le trouble bipolaire est une maladie chronique qui modifie humeur, pensée et comportements via des épisodes dépressifs, hypomaniaques ou maniaques. Rien à voir avec des “coups de blues”. En France, entre 1 % et 2,5 % de la population serait concernée ; derrière chaque diagnostic, des proches cherchent comment bien accompagner. Le risque suicidaire y est de 15 à 30 fois supérieur à celui de la population générale sans suivi, d’où l’enjeu d’une communication qui protège au lieu d’exposer.

Une vulnérabilité neurobiologique

Le cerveau bipolaire fonctionne sous des déséquilibres neurochimiques réels. Cette physiologie rend l’environnement – donc les mots – plus impactants. Les petites phrases “anodines” peuvent amplifier une détresse déjà intense. Prendre du recul devient parfois difficile : la régulation émotionnelle se trouve elle-même perturbée, d’où l’importance de savoir reprendre le contrôle, notamment face aux dynamiques déstabilisantes et la nécessité d’un vocabulaire précis, apaisant, non jugeant.

Les 10 phrases à bannir (et pourquoi)

“C’est dans ta tête” ou “ce n’est qu’une phase”

Minimiser invalide l’expérience et isole. La maladie ne se résume pas à une passade. La personne n’invente pas sa douleur.

“Fais un effort” ou “c’est une question de volonté”

La volonté ne corrige pas un déséquilibre neurobiologique. Ces injonctions fabriquent honte et épuisement, alors que des efforts considérables sont déjà fournis.

“Tu es fou/folle” ou “encore ta phase maniaque ?”

Réduire une personne à sa pathologie l’enferme dans un stéréotype. Elle a un trouble bipolaire ; elle n’est pas son trouble.

“Arrête tes médicaments, ce n’est pas naturel”

Conseiller sur un traitement, c’est prendre un risque. Le suivi (médicaments, psychothérapie) vise la stabilité. L’arrêt non médicalement accompagné peut exposer à des rechutes sévères.

“Au moins tu n’es pas schizophrène”

Comparer les souffrances n’aide jamais. Chaque trouble a sa complexité. Ce type de hiérarchie blesse et décrédibilise.

“Essaie de rester positif” ou “détends-toi”

Les conseils génériques sonnent creux face à une physiologie en tempête. Mieux vaut proposer des gestes concrets que des injonctions floues.

“Pourquoi es-tu si dramatique ?”

Les émotions intenses font partie de la maladie. Les invalider, tout comme le reproche dans le couple, coupe le lien et la parole, au moment où l’alliance est la plus précieuse.

10 choses à ne SURTOUT pas dire à une personne bipolaire ! - Emotional invalidation Broken bond Patient suffering Unheard voice

“Nous avions de grands espoirs pour toi”

La pression de performance écrase. Elle renvoie à l’échec, alors qu’un parcours de soin se pense en marathon, avec des plateaux et des reprises.

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“Tu n’as pas l’air malade” ou “tu es trop enthousiaste”

Juger l’intérieur à l’apparence est trompeur. Les troubles psychiques sont souvent invisibles. Surjouer la “normalité” n’est pas un indicateur fiable.

“Tu ne prends pas tes médicaments ?”

Questionner l’intimité thérapeutique peut gêner. Parler traitement suppose consentement et cadre sécurisant, idéalement avec le soignant.

Communiquer avec élégance et efficacité

Écoute active et validation

On laisse de l’espace, on reformule, on valide : “Je t’entends”, “Tes émotions sont valides”, “Merci de m’en parler”. Se documenter (associations, ressources scientifiques) affine notre compréhension et apaise la relation.

Soutien concret, inconditionnel

Proposer des aides précises : trajets, repas, prise de rendez-vous, organisation du sommeil. Pendant les phases stables, ne pas faire de la maladie le centre de tout ; nourrir la relation par d’autres sujets.

Encourager les efforts, pas les résultats

Valoriser l’adhésion au soin, le courage des petites victoires : “Je suis fier/fière de tes pas réguliers”. Rappeler, avec tact, l’importance du sommeil, d’une hydratation suffisante et d’une activité physique douce.

Travailler avec les soignants

Avec l’accord de la personne, partager des informations utiles, reconnaître les signes avant-coureurs, et garder un canal ouvert avec l’équipe. Autonomie et confidentialité guident la démarche.

  • Phrases qui aident : “Comment puis-je t’aider aujourd’hui ?”, “Veux-tu que je reste près de toi ce soir ?”, “On appelle ensemble ton médecin si tu veux.”
  • Micro-actions : proposer une promenade, un repas régulier, une routine de coucher, tenir un calendrier de RDV partagé.
  • Règle d’or : décrire son ressenti en “je” (“Je me sens inquiet”) plutôt que d’accuser en “tu”.

Adapter selon la relation

Partenaire : préserver le couple

Instaurer des temps calmes de discussion, décider de garde-fous (attendre quelques jours avant un achat important), sécuriser l’intimité émotionnelle pour déjouer l’impulsivité des épisodes.

Parents et enfants : protection et autonomie

Pour un jeune, repérer tôt les signaux d’alerte, offrir des informations adaptées à l’âge, cadrer sans infantiliser. Pour l’enfant d’un parent bipolaire : routines stables et désamorçage de la culpabilité.

10 choses à ne SURTOUT pas dire à une personne bipolaire ! - Youth mental health parenting support stable routine

Amis et collègues : solidarité discrète

Aider sans insister, respecter le secret partagé, bannir les étiquettes et les potins. Orienter vers des ressources si la situation dépasse le cadre amical.

Gérer une crise aiguë

Signes d’alerte

Manie : hyperactivité, fuite des idées, dépenses impulsives, insomnie. Dépression sévère : isolement, propos suicidaires, négligence du sommeil, de l’alimentation, de l’hydratation. L’abus de substances ou l’arrêt de suivi renforcent la gravité.

Refus d’aide et propos blessants

Garder une voix calme, proposer des choix simples, se protéger si besoin. Se rappeler que ces paroles relèvent souvent de la maladie. Revenir plus tard quand l’orage retombe.

Passer à l’action

  • Risque suicidaire : appeler le 3114 (24/7). Menace imminente : composer le 15 (SAMU) ou le 17.
  • Ne pas laisser la personne seule si sa sécurité vacille. Retirer les moyens dangereux si possible.
  • Activer un plan de crise préparé à l’avance avec la personne et les soignants.

Prendre soin de l’aidant

Préserver ses limites

Aider sans s’oublier. Poser des cadres clairs, conserver ses propres rituels, s’autoriser des pauses. L’endurance relationnelle se construit sur un socle personnel solide.

Reconnaître l’épuisement

Signes fréquents : irritabilité, fatigue, anxiété, sentiment d’isolement. Demander du relais ne retire rien à l’amour, cela le rend durable.

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Une amie très proche m’a un jour confié : “Quand j’ai commencé à m’écouter, j’ai mieux su t’écouter.” Une leçon que je transmets volontiers.

Activer les ressources

Associations (groupes de parole, informations actualisées), soutien psychologique pour l’aidant, lectures dédiées : autant de repères pour éclairer la route et alléger la charge.

Des mots qui soutiennent, des gestes qui sécurisent, comme une main sur l’épaule par exemple, et une alliance avec le soin : c’est la trame d’un accompagnement élégant et efficace. Le chemin s’écrit ensemble, parfois lent, souvent exigeant, toujours vivant. En affinant notre langage, nous devenons ce filet discret mais solide qui aide à traverser la vague. Avec un traitement adapté, un entourage informé et une écoute loyale, une vie équilibrée et épanouie reste pleinement à portée.

Justine

Justine

Rédactrice • 28 ans

Passionnée par l'art de vivre au féminin, je partage avec vous mes découvertes beauté, mes rituels bien-être et mes inspirations lifestyle. Entre Paris et la Provence, je cultive un regard curieux sur tout ce qui rend la vie plus belle.

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